Guillaume Roubaud-Quashie
Mercredi, 16 Novembre, 2016
L'Humanité
Ceux
qui se plaisaient à répéter que le Parti communiste n’existait plus et
que ses choix n’intéressaient personne auront dû mettre à jour leurs
fiches, tant les projecteurs ont été braqués sur les travaux de notre
conférence nationale. C’est qu’avec des dizaines de milliers de
militants organisés, des milliers d’élus (dont près de 800 peuvent
donner signature pour l’élection présidentielle), une JC en pleine
expansion, le mouvement communiste est une force qui n’a pas mille
équivalents dans le paysage politique dévasté qui nous entoure. Mais
cette dévastation même ne saurait nous réjouir car, sous nos yeux, c’est
bien le scénario du pire qui poursuit son chemin, promettant des
lendemains qui saignent. C’est pour conjurer ce scénario de tragique
actualité que la direction précédente avait engagé, dès l’année passée,
une démarche de large rassemblement à perspective majoritaire. C’est
cette même démarche qui a été validée comme feuille de route par les
communistes lors de notre dernier congrès. Si le paysage reste mouvant,
force est toutefois de constater que les obstacles sont têtus et que
nous sommes en difficulté dans ce combat. L’hésitation des communistes
entre les deux options qui leur sont proposées dans ce contexte est donc
logique, saine et justifiée, et il va de soi que la décision de la
majorité des communistes sera celle de tout le Parti. Dans tous les cas,
l’ensemble de la direction, non seulement la respectera, mais se mettra
à plat ventre pour la faire vivre, car c’est bien un effort de cette
nature qui nous attend toutes et tous si nous voulons être à la hauteur
des enjeux.
Nous le savons, autour de nous, certains préparent leur
candidature à la présidentielle depuis deux, trois, cinq, dix ans.
Par-delà les jeux d’intrigues dans lesquels aime à patauger la
bourgeoisie, ce sont des plans de bataille, des études, des enquêtes… :
un travail énorme a été abattu au service de ces machines de guerre
électorales. Nos choix des quinze derniers mois nous ont amenés à
orienter notre travail dans une autre direction. Avec nos moyens, réels,
mais qui ne sont pas ceux des amis d’Emmanuel Macron ou de Paul
Bismuth, est-il raisonnable de lancer une candidature communiste à
150 jours de l’élection, dans ce qui ne saurait être qu’une relative
improvisation et alors même que, à l’heure actuelle, l’immense majorité
de celles et ceux qui nous écoutent n’ont rien compris des raisons
– fondées – qui nous éloignent de notre ancien candidat ?
Uni, préparé et déterminé, le collectif communiste peut
soulever des montagnes, assurément. Dans les circonstances actuelles, ma
conviction est que notre combat gagnerait à emprunter le chemin de
l’option n° 1. Par nos mille bouches, nos mille oreilles, nos mille
mains, nous parviendrons à border un petit torrent éphémère pour le
maintenir dans le combat de classe et, ainsi bordé, celui-ci sera utile à
la classe ouvrière de ce pays, à l’ensemble des salariés, aux 99 %.
Nous ne sommes pas militants à nous « laisser troubler par des coups
d’épingle » (Lénine). Ne perdons pas de vue l’essentiel : le capitalisme
est le grand frein qui enchaîne et défigure notre humanité et sa
planète ; le communisme est la grande question de notre temps. Le
désordre éclectique n’est qu’épisode et écume. N’emmenons pas à
l’aventure la seule organisation d’importance qui se bat pour la
question du siècle.
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