jeudi 19 janvier 2017

21 RUE AUGER À PANTIN



LES HABITANTS NE VEULENT PAS
DE LA DÉMOLITION

Mi-octobre 2016, lors d'une réunion publique, le maire de Pantin annonce que le quartier 7 Arpents-Stalingrad est retenu comme « quartier prioritaire politique de la ville ». Un projet de rénovation urbaine d'intérêt régional doit reconfigurer le quartier. Il implique entre autre la démolition de l'immeuble 21, rue Auger, au cœur de l'îlot 27, une cité de plusieurs centaines de logements. Stupeur : il n'y a eu aucune concertation. L'immeuble appartient à l'Office public de l'habitat de Pantin, Pantin Habitat. Ni les locataires ni les membres de son conseil d'administration n'ont été informés du projet.
Dans les jours qui suivent, un dépliant intitulé « Ensemble, vivons mieux sur l’îlot 27 » est distribué dans le quartier. Sous-titré « consultation publique (du 2 novembre au 2 décembre 2016) », il est illustré par un joli plan en couleur où le 21, rue Auger a disparu, remplacé par une voie traversante et des équipements publics. Il présente le phasage de l'opération de renouvellement urbain :
  • 2016-2018 : analyse technique de l'état de la dalle
  • 2019-2020 : concours d'architecte
  • après 2020 : démolition des logements du 21, rue Auger ; construction de nouveaux équipements ; construction de nouveaux espaces publics.
Le 21, rue Auger est un immeuble de 60 logements construit en 1980. Ses loyers sont abordables. Il est idéalement situé, à moins de 5 minutes du métro Hoche, dans un quartier central et commerçant. Mais il a la chance (ou la malchance) d'être en face du complexe d'activités et de bureaux de la société Hermès, qui a réalisé une vaste opération immobilière dans le quartier.
Pantin Habitat, dans un courrier distribué fin novembre pour justifier le projet, pointe certains « dysfonctionnements du quartier qui perdurent depuis de nombreuses années ». Certes, le quartier connaît, comme de nombreux autres à Pantin, des problèmes de petite délinquance, du trafic de drogue, des occupations de halls. Mais la démolition d'un immeuble réglera-t-elle ces problèmes ? Rien n'est moins sûr. Elle va surtout permettre de remodeler le quartier. De là à penser qu'il s'agit de satisfaire aux desiderata d'Hermès, il n'y a qu'un pas.
Et les locataires du 21, rue Auger dans tout cela ? La Mairie parle de démocratie de proximité, de rencontres avec les habitants, de concertation. Mais où est la concertation quand la démolition de l'immeuble est déjà actée, et que l'on demande aux habitants de se prononcer sur le nom de la future dalle, de la nouvelle voie publique traversante ou sur l'« ambiance » de la nouvelle placette ?
La concertation avec les locataires et les associations de locataires, obligatoire dans tout projet de rénovation urbaine, n'a pas eu lieu. Les locataires du 21, rue Auger ne sont pas hostiles à l'ouverture de l'îlot 27 par la création d'une voie piétonne ou à l'installation d'équipements publics. Mais en tout état de cause, ils refusent la démolition de leur immeuble.
Ils ont demandé une rencontre avec le maire. Ce dernier n'a toujours pas répondu. Les locataires du 21, rue Auger n'ont pas l'intention de se laisser faire. Constitués en association, ils informent les Pantinois de la situation et ils font signer des pétitions contre la démolition de leur immeuble. La concertation est en train de se faire... dans la rue et sur les marchés.
Les élus affirment que rien ne se fera sans l'accord des habitants. Les locataires du 21, rue Auger demandent à être entendus et respectés. La balle est aujourd’hui dans le camp de la ma

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