jeudi 4 août 2016

Le plan B pour l'Europe vu par Lordon et Mélenchon

En janvier 2016 s'est tenue à Paris la première conférence du plan B, 6 mois après le terrible échec de Syriza en Grèce.
Nous en avons retenu la brillante intervention de Frédéric Lordon puis la réponse de Jean-Luc Mélenchon, qui posent bien la question des rapports de force en Europe, de "l'idiosyncrasie monétaire allemande", mais aussi celle de la mobilisation populaire indispensable pour briser le carcan austéritaire ordolibéral.

Lordon insiste sur l'impossibilité selon lui du plan A et sur l'urgence de la situation :
« Et de quelle alternative parlons-nous ? De la seule en réalité capable de faire une différence radicale, une de ces différences que le corps social crève de ne plus jamais se voir proposer sur la scène des partis dits de gouvernement, désormais réduits à la grille continue de la droite générale. C’est bien pourquoi mort de faim politique, le peuple se jette avec avidité sur la moindre différence qui passe dans son champ de vision, fut-ce la pire, la plus mensongère, portée par les plus immondes démagogues car au moins c’est une différence et que, par là, il a le sentiment de respirer à nouveau. »

Et Mélenchon rétorque :
« Aucun plan n’est possible s’il n’est porté par un haut niveau d’action populaire. De quelle manière le niveau d’action populaire peut-il être à bonne altitude ?
Il faut pour cela que les larges masses comprennent quels sont les enjeux, et le comprennent à l’égard de leurs propres intérêts et de la contradiction entre leurs intérêts et les politiques suivies.
C’est pourquoi je dis que ça n’a pas d’intérêt de surgir sur la scène en disant purement et simplement « nous allons sortir de l’euro » parce que cela revient à fétichiser la question de l’euro sans permettre d’en comprendre le mécanisme diabolique d’aliénation des peuples.
Il est intéressant de montrer une part de bonne volonté qui se heurte à la mauvaise volonté et à l’hostilité de ceux à qui l’on s’adresse et alors les peuples sont conduits à se demander d’où vient cette mauvaise volonté, d’où vient ce refus. C’est pourquoi nous parlons souvent de plan A et cela ne signifie pas que nous ayons des illusions sur le sujet. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire